Les enfants peuvent s’entraîner tous les jours, même plusieurs fois par jour, ou faire de longues séances, à partir du moment ou la séance est adaptée.
L’entraîneur doit être à l’écoute de l’envie et du ressenti des enfants, mais aussi s’adapter à leurs capacités physiques et attentionnelles.
Nous verrons dans cet article comment constituer une séance pour que les enfants puissent en profiter au maximum.
1- Le ressenti à l’effort
Un moyen d’avoir une idée de la fatigue des enfants est simplement de leur demander.
Sur une échelle de 1 à 10 par exemple, les enfants peuvent noter la difficulté de l’exercice, la difficulté de la séance, ou leur fatigue générale. Pour que cette donnée soit fiable, il convient de leur demander régulièrement, et d’en prendre note pour chaque enfant. Cette note est individuelle, certains auront tendance à sur-noter, d’autres à sous-noter. C’est la note d’un enfant par rapport à ses notes habituelles qui va nous donner une idée du ressenti de cet enfant.
Demander régulièrement à l’enfant son ressenti à l’effort va lui permettre de mieux se connaître, et d’affiner ses notes. Au fil des entraînements, l’enfant sera plus à même de juger sa fatigue. Cela lui permettra d’arrêter l’entraînement avant de risquer une blessure, ou simplement de faire une pause lorsque c’est nécessaire pour faire du travail de qualité.
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2- L’attention
La fatigue de l’enfant peut-être physique, mais aussi mentale / attentionnelle. Il est fréquent de remarquer une baisse de l’attention des enfants en fin de séance, ou lorsque l’exercice devient trop long.
On ne peut pas demander à un enfant (ni à un adulte) d’être tout le temps parfaitement attentif et concentré.
Il faut cibler l’attention de enfants, en leur demandant de se concentrer lorsque c’est important, notamment lors des consignes de sécurité. Tout ce que l’entraîneur dit n’est pas indispensable. Mais si on veut que l’enfant soit disponible et concentré au moment ou on le souhaite, il faut le préparer.
Nous pouvons comparer l’attention de l’enfant à un funambule marchant sur une poutre.
La poutre peut-être caractérisée par 3 dimensions : Sa hauteur, sa largeur et sa longueur.
La hauteur :
Plus la poutre est haute, plus l’écart est dangereux et plus il est important que l’enfant soit concentré du début à la fin de l’exercice, ou de l’explication.
La largeur :
Plus la poutre est étroite, plus la tâche est difficile et demande un niveau de concentration élevé.
La longueur :
Plus la poutre est longue, plus la tâche demande à être concentré longtemps.
Nous ne pouvons pas demander à un enfant de marcher sur une poutre haute étroite et longue. Il convient donc d’exprimer clairement à l’enfant l’attention qui lui est demandé, en précisant la durée, la difficulté, et l’importance de la tâche demandée.
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3- La forme des exercices
Afin de rendre les exercices ludiques et motivants, on peut mettre en place des systèmes de points, des défis, des mises en compétition.
Ce type d’exercice doit être alterné avec d’autres, sans stress, sous forme de jeux, où l’erreur n’a pas de conséquences. Cela permet à l’enfant de prendre plus de risques, de tester des choses, et de se reposer mentalement.
Il est primordial de laisser à l’enfant des moments d’autonomie, la possibilité de faire des choix. En le laissant choisir son bloc, on s’assure que l’enfant aura envie de le faire, et on voit aussi quel style de bloc l’attire. Un enfant qui choisit tout le temps un bloc trop facile manque peut être de motivation, est peut être fatigué, ou manque de valorisation vis à vis de sa réussite. L’enfant doit rester maître de son engagement dans sa pratique pour rester motivé.
Le coaching, le tutorat des uns envers les autres fonctionne très bien aussi, cela leur permet de réfléchir et mettre des mots sur leur pratique, mais aussi de se sentir valorisés. Un exercice ou les enfants sont tantôt entraîneur / entraîné permet de créer des liens qui vont renforcer l’esprit de groupe et tirer tout le monde vers le haut, dans un climat de travail et de motivation.
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4- Le type d’exercice
Une séance d’escalade n’est pas composée que de grimpe pur, avec des mouvements difficiles.
Des jeux de motricité, d’adresse, d’équilibre, de coordination, de vitesse sont les bienvenus.
Les jeux de visualisation, de mémorisation, ou l’enfant ne grimpe pas font aussi partie de l’entraînement.
Cela permet de créer un rythme, et aux corps de se reposer, pour repartir ensuite de plus belle.
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Tout au long de la saison, et de la vie du sportif, il est nécessaire de prendre des notes à chaque séance, pour pouvoir comparer, se rendre compte de l’évolution, et voir ce qui fonctionne ou non. Et ce surtout pour des enfants, dont l’évolution peut être très rapide.